mercredi 29 avril 2020

Développeurs web, protégez la vie privée de vos utilisateurs

Un excellent résumé des bonnes pratiques pour éviter la fuite de données des utilisateurs... Mais... OMAGAD !

Il parle de Goofi !!!

Via https://2038.net/links/


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vendredi 24 avril 2020

Un train de satellites Starlink sera visible ce vendredi soir dans le ciel

Un train de satellites Starlink de SpaceX va passer dans le ciel ce vendredi 24 avril. Si vous voulez apercevoir ces satellites, qui ont été lancés dans l'espace le 22 avril, voici comment faire.

Plusieurs internautes intrigués ont signalé ce jeudi 23 avril 2020 le passage de plusieurs points lumineux dans le ciel, aux alentours de 22h. Aucun rapport avec les Lyrides, un essaim d’étoiles filantes actuellement actif : il s’agit d’un nouveau train de satellites Starlink, qui avaient été lancés la veille par SpaceX. Un nouveau passage est d’ailleurs prévu ce soir, vendredi 24 avril.

Vous souhaitez les apercevoir ? Pour cela, il faut savoir que la trajectoire des satellites Starlink est toujours orientée de l’Ouest vers l’Est. En fonction des situations, les satellites peuvent aller soit du Sud-Ouest vers le Nord-Est, ou du Nord-Ouest vers le Sud-Est.

Le passage d’un train de satellites Starlink. // Source : Flickr/CC/Michael Dales (photo recadrée)

À quelle heure ?

Pour connaître l’heure précise de leur passage, il est possible d’utiliser plusieurs outils. Le site Heavens-Above mentionne dans un tableau le passage de tous les objets Starlink d’un même lancement (il est possible de modifier la localisation). À l’heure de Paris, on voit ainsi que le début du passage doit commencer à 21h58, pour s’achever à 22h03. La luminosité des objets est située entre 1,3 et 1,1, ce qui signifie qu’il sont visibles à l’œil nu. Plus un objet est brillant, plus sa magnitude est faible (la magnitude limite de l’œil nu est de 6).

Ce même site permet de consulter une animation en trois dimensions et en temps réel de la position des satellites autour de la Terre. Il est également possible d’utiliser la carte Satmap pour suivre en direct le passage de ces satellites.

Position du train de satellites vers 16h le 24 avril 2020, par rapport à la France. // Source : Capture d’écran Heavens Above, annotations Numerama

Un autre outil, baptisé Find Starlink, permet aussi de consulter les moments de visibilité des satellites. Il suffit d’indiquer sa localisation pour obtenir la date et la durée des prochains passages de satellites Starlink dans cette zone. Le site précise si les engins sont nouveaux ou anciens (par rapport à leur date de lancement), et s’ils doivent être lumineux ou pas. Une carte en temps réel, qui indique leur position et leur trajectoire, est également proposée.

Avec l’ensemble du futur réseau des satellites Starlink, SpaceX projette d’offrir un accès à Internet depuis l’orbite terrestre basse. La mise en service doit avoir lieu cette année. Ce déploiement n’est pas sans inquiéter les astronomes et météorologistes, qui craignent que la qualité de la recherche scientifique soit amoindrie par la présence de ces engins.

Regardez le monde depuis l'espace

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jeudi 23 avril 2020

StopConneries | Grise Bouille

Comme d'habitude Gee tape tellement juste !
Sujet: La technique du pied-dans-la-porte de la surveillance en prétextant le Covid-19 pour faire entrer l'idée qu'une application de surveillance est une bonne idée.
(Permalink)

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Comment reconnaître les planètes dans le ciel nocturne ?

Vénus, bien visible ici.
Quand on lève les yeux vers le ciel nocturne, certaines « étoiles » que l’on voit ne sont pas des étoiles. Ce sont des planètes.
Parmi les huit planètes de notre système solaire, cinq sont visibles à l’œil nu, en excluant la Terre évidemment : Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne.

Les planètes apparaissent comme des étoiles lointaines, pourtant si on sait ce qu’on cherche, on peut facilement les repérer. De plus, vu que ces planètes gravitent autour du Soleil, leur position bouge dans le ciel, au fil des jours, des mois ou des années.

Leur traque et leur suivi est d’ailleurs effectuée depuis des millénaires par les astronomes de la Rome et de la Grèce Antique, qui voyaient en eux des divinités.

Mercure (chez les Romains, ou Hermès chez les Grecs), la planète la plus proche du Soleil et se déplaçant la plus vite était le messager des dieux, parcourant le ciel entre les étoiles.
Saturne (chez les Romains, ou Chronos chez les Grecs), la planète visible la plus éloignée de nous et donc aussi la plus lente à traverser le ciel était considérée comme la divinité du temps.
Mars (chez les Romains, ou Arès chez les Grecs), rouge de façon visible, était associée à la guerre (et ses deux lunes, découvertes bien plus tard, furent nommées Phobos, d’après la divinité de la peur, et Déimos, incarnant la terreur).
Jupiter (chez les Romains, ou Zeus chez les Grecs) lente mais très brillante, était le père et le roi de tous les dieux.

Dans cet article, je vais vous donner quelques astuces pour tenter de repérer les planètes à l’œil nu. Pour certaines planètes, ce n’est vraiment pas compliqué !

Pour vous aider, ou pour confirmer que vous ayez bien trouvé la vraie planète, vous pourrez évidemment utiliser une application mobile (telle que Stellarium)  !
Si vous débutez dans l’observation du ciel, vous en aurez probablement besoin. Peu à peu en revanche, vous saurez en repérer au premier coup d’œil.

Mercure

Mercure est la planète la plus proche du Soleil. Ceci rend son observation parfois difficile : en effet, Mercure n’est visible que de nuit (forcément) mais étant proche du Soleil, elle l’est également dans le ciel. Elle n’est donc visible que juste après le coucher du Soleil mais pas trop tôt non plus sinon la lueur du Soleil sous l’horizon risque de la masquer. Il est également possible de le voir juste avant le lever du Soleil.

Quand elle est visible, Mercure apparaît de façon relativement brillante, et dans le plan de l’écliptique, c’est-à-dire le plan contenant toutes les autres planètes. Si vous arrivez à repérer Vénus (la plus simple à repérer), vous aurez le plan et Mercure sera alors quelque part sur ce plan, près du Soleil.

Mercure fait le tour du Soleil en un peu moins de 2 mois terrestres. Ceci signifie qu’elle est visible le matin ou le soir alternativement chaque mois. Elle est également masquée totalement par le Soleil une bonne partie du temps, ce qui rend son observation pas toujours possible.

Comme j’ai dit, la planète la plus repérable reste Vénus, dont on va parler maintenant.

Vénus

Vénus, en dehors du Soleil et de la Lune, est l’astre le plus brillant du ciel. Elle est tellement brillante qu’elle est régulièrement confondue avec un OVNI. Ceci vient du fait que Vénus est la planète la plus proche de nous et que sa surface est très réfléchissante aux rayons du Soleil.

Lorsqu’elle est visible dans le ciel, Vénus est en général la première « étoile » visible le soir ou la dernière à partir le matin, au-dessus de l’horizon et du côté de là où se trouve le Soleil. Elle est parfois visible une demi-heure après le lever complet du Soleil, quand ce dernier est encore rasant.
La durée pendant laquelle elle est visible reste néanmoins nettement plus importante que pour Mercure : Vénus est visible jusqu’à 3 heures après la tombée de la nuit (ou 3 heures avant le lever), mais guère plus, car elle finit par se coucher également.

Vénus comme Mercure sont plus proches du soleil que la Terre. Par conséquent, leurs positions dans le ciel est toujours avoisinante de celle du Soleil. Le Soleil se couchant à l’ouest, si vous pensez voir Vénus à l’est lors d’une soirée d’observation, vous êtes sûr de faire fausse route : ce n’est pas Vénus. S’il s’agit d’un astre particulièrement lumineux, il y a en revanche de grandes chances que vous ayez repéré Jupiter, également très lumineuse.

Quoi qu’il en soit, si vous voyez une « étoile » anormalement brillante le soir du côté du coucher ou le matin du côté du lever du Soleil, aucun doute qu’il s’agisse de Vénus.

Sur l’image d’en-tête, c’est d’ailleurs Vénus qui est si brillante et qui sort très nettement du lot. La photo a été prise en mars 2020 un peu au sud de Clermont-Ferrand, dont on voit les lumières à droite.

Mars

Mars est plus éloigné du Soleil que la Terre. Elle est toujours sur le plan de l’écliptique qui contient les planètes et donc sur un axe traversant le ciel, mais cette planète peut être vue n’importe où dans le ciel : du côté du Soleil, comme du côté opposé. Elle peut donc également être vue en plein milieu de la nuit et pas seulement lors des phases de couchers et de lever de notre étoile comme Vénus et Mercure.

Mars est surnommé la planète rouge, et ce n’est pas sans raison : Mars apparaît clairement rouge dans le ciel !
Cette couleur lui est donnée par l’oxyde de fer, la rouille, qui est globalement rouge-orangée et qui est présente en grandes quantités à la surface de la planète.

Mars est également une petite planète, mais sa proximité dans le système solaire fait qu’elle est toujours clairement visible, sauf évidemment si elle est cachée par le Soleil ou sous l’horizon.

Étant donné que les planètes sont toutes sur un axe traversant le ciel, il n’est pas rare que l’on voit Mars tantôt à proximité de Jupiter et tantôt de Vénus, parfois même Saturne et parfois en groupes avec la Lune :

i
Conjonction planétaire de Mars, Jupiter et Saturne avec la Lune, le 20 mars 2020 (source image)

Dans ces conditions, il est facile de repérer cet astre rougeoyant à proximité des très brillantes Vénus ou Jupiter.

Enfin, et juste pour le côté poétique, sachez que lorsque vous observez la planète Mars, il y a une petite chance que l’on vous observe en retour depuis Mars. Pas des Martiens ni des humains, bien-sûr, mais plutôt l’un de la poignée de robots martiens qui sillonnent sa surface depuis des années.
Certains clichés ont été pris par ces robots et transmis à la Terre montrant notre planète bleue dans le ciel martien, également teintée de bleue à cause de son atmosphère fine fortement chargée en CO2 :

i
La Terre photographiée depuis la surface de Mars (source : Nasa)

Mars est pour l’instant et à ce jour, l’un des deux seuls mondes à partir duquel une photo de la Terre fut prise de sa surface, le premier étant la Lune.

Jupiter

L’énorme planète Jupiter (11 fois le diamètre de la Terre, pour 317 fois la masse) et sa relative proximité font qu’elle est toujours très nettement visible. Bien souvent, il s’agit du quatrième astre le plus brillant du ciel (après Vénus, la Lune et le Soleil). Jupiter ne scintille pas dans le ciel, contrairement aux étoiles et elle est donc relativement reconnaissable. Sa taille apparente est également la plus grande de toutes les planètes visibles.

Tout comme Mars, Jupiter est plus éloigné du Soleil que la Terre. Jupiter est donc visible un peu partout sur l’axe des planètes et à n’importe quelle heure.

Observé avec une lunette astronomique, ou même de bonnes jumelles, il est possible de voir sa grande tache rouge (si elle nous fait face) et éventuellement ses quatre plus grandes lunes : Io, Ganymède, Europe et Callisto, situées entre 1 et 15 diamètres joviennes environ de leur planète et sur le plan équatorial de cette dernière. Ce sont les lunes galiléennes, que Galilée a pu observer avec la première lunette astronomique qu’il a inventé (à l’origine pour la marine militaire, mais qu’il a miraculeusement pointé vers le ciel) il y a 400 ans. Depuis, plus de 60 autres lunes ont été découvertes autour de Jupiter, bien qu’elles soient beaucoup trop petites pour être visibles de chez soi.

Chacune des lunes est un monde à part. En particulier Europe, qui serait un bon candidat pour abriter la vie, étant réchauffée par Jupiter. Io quant à lui, est tellement proche de sa planète qu’elle est suffisamment malaxée par les forces de marée qu’elle est l’astre le plus actif du système solaire sur le plan volcanique. De plus, la magnétosphère jovienne arrache des millions de tonnes de gaz ionisés de l’atmosphère d’Io, formant un tore de plasma, appelé « tore de plasma d’Io », invisible bien-sûr, mais dont la physique est particulièrement impressionnante : plus de 400 000 volts sont établis entre Jupiter et Io, entraînant un courant de plasma dont la puissance totale dépasse l’installation électrique humaine sur Terre !

Si vous l’observez durant plusieurs heures avec un instrument astronomique, vous pourrez voir la planète tourner, sa grande tache rouge apparaître ou disparaître et ses Lunes se déplacent sur leur orbite.

Saturne

Saturne est plus éloigné que les autres planètes et est également nettement moins brillante. Selon la période de l’année, elle peut même être occultée ou éblouie par le Soleil ce qui va la rendre impossible à voir durant plusieurs semaines (seulement quelques heures ou jours pour Mars et Jupiter).

Saturne est la plus lumineuse lorsque ses anneaux sont également visibles et éclairés par le Soleil, augmentant alors la luminosité de l’ensemble de la planète depuis la Terre.
Ceci arrive lorsque Saturne et la Terre sont en opposition, c’est-à-dire de part et d’autre du Soleil.

Comme les autres planètes, Saturne n’émet pas directement de lumière mais reflète celle du Soleil. Elle brille donc différemment des autres étoiles, sans scintiller. Quand on en a l’habitude, c’est un indice relativement fiable pour repérer une planète.

Vu que cette planète n’est ni spécialement colorée (elle est jaune pâle), ni particulièrement lumineuse, la repérer n’est pas aussi simple que les autres. Il est donc beaucoup plus pratique de vérifier sa position sur une carte du ciel (à jour) ou une application spécialisée, puis de la repérer.

Si vous arrivez à la repérer cependant, n’hésitez pas à sortir les jumelles ou une lunette : vous pourrez alors prétendre à voir ses anneaux !
Saturne n’est pas la seule planète à avoir des anneaux (les quatre géantes gazeuses en ont), mais celles de Saturne sont de très loin les plus majestueuses.

Parlant de ses anneaux, il s’agit d’un système récent essentiellement composée de glace d’eau.
Leur origine est encore débattue, mais il pourrait s’agir des restes d’une lune désintégrée par les effets de marrer de Saturne ou par un impact de comète. Toutes les théories semblent cependant s’accorder sur leur âge, située entre 10 et 100 millions d’années, soit nettement plus récent que le système solaire lui-même.

Le système annulaire de Saturne est également un système instable. On estime que d’ici quelques centaines de millions d’années, ils auront disparu : les poussières se seront peu à peu déviées sur une lune ou sur Saturne. Là encore, leur durée de vie estimée ne correspond qu’à une petite fraction de l’âge du système solaire ou de l’univers. On peut donc se considérer chanceux de pouvoir les observer.

Et Uranus ? Neptune ? Et Pluton ?

Uranus est trop éloigné pour être observée à l’œil nu. Si l’on sait où il se trouve, on peut le voir avec une lunette astronomique, mais il est beaucoup trop éloigné pour en distinguer quoi que ce soit.

C’est encore plus difficile pour Neptune. Cette planète, d’ailleurs, a été détectée par le calcul avant d’être observée à travers une lunette : les observations d’Uranus semblaient montrer une trajectoire perturbée. Les astronomes mesurèrent alors la perturbation au fil des ans, émirent l’hypothèse de l’existence d’une nouvelle planète, et entreprirent les calculs pour la positionner (de façon à correspondre aux anomalies de l’orbite d’Uranus). Elle fut découverte en 1846 à un seul degré d’angle de la position calculée !

Enfin, pour Pluton… cette ex-planète — désormais « planète naine » — est si lointaine du Soleil et de nous qu’il faut un télescope de recherche de plusieurs mètres pour l’apercevoir, et même avec ça, elle reste difficilement discernable. Sa découverte remonte à 1930 seulement.

Inutile de vous parler des autres corps du système Solaire, au-delà, comme Sedna ou Éris : ils sont tous invisibles.

Quid d’autres objets célestes ?

En dehors des étoiles (dont le Soleil fait partie), des planètes, et bien évidemment de la Lune, il y a d’autres choses à voir dans le ciel.

Les astéroïdes ne sont pas visibles à l’œil. Les comètes sont trop rares pour être visibles et aucune n’est visible prochainement. Les galaxies sont trop éloignées et ne sont pas assez lumineuses, même si la galaxie d’Andromède serait aussi grande que la Lune si elle était visible.

Que reste-t-il de visible du coup ?

Comme je l’ai mentionné, si vous prenez ne serait-ce que des jumelles, ou mieux, une lunette ou un télescope, vous pouvez apercevoir des choses comme les lunes de Jupiter ou les anneaux de Saturne.

Si vous avez de la chance, que vous laissez vos yeux s’acclimater à la nuit, peut-être apercevez-vous un météore  : il s’agit d’un débris rocheux qui brûle en traversant l’atmosphère terrestre à plusieurs dizaines de kilomètres par seconde. L’échauffement est dû initialement par le choc des molécules de l’air (même raréfiée à haute altitude) et cela suffit à brûler la roche dans une intense lumière.
Généralement le rocher finit totalement vaporisé, mais s’il est assez gros, son noyau, généralement métallique, peut s’écraser à la surface de la planète et produire quelques dégâts. Le rocher, une fois refroidi, est alors appelé une météorite. Elles sont reconnaissables à leur aspect lisse (car ayant été échauffées et fondues), leur forte densité (à cause de leur teneur élevé en métaux) et parfois à leur capacité à rester collé à un aimant (si elle contient suffisamment de fer ou de nickel).

Les météores sont parfois très nombreux durant certains mois ou certaines nuits de l’année (nuit des perséides par exemple) : ceci vient du fait que la Terre traverse alors un nuage local de débris rocheux, rémanent de la dislocation d’une comète ancienne, par exemple. Les débris brûlent alors les uns après les autres dans l’atmosphère et on peut en voir plusieurs fois par minute !

Ensuite, si le ciel est bien clair et que vous êtes en pleine campagne loin de toute pollution lumineuse, vous pouvez aussi apercevoir la Voie Lactée, notre galaxie. Vu que nous sommes en son sein, ce que l’on voit est comme un « nuage » un peu plus clair que le ciel noir, traverser le ciel comme une tache de lait, claire, sur un tissu sombre. Sur mon autre blog, j’avais écrit un billet d’humeur à ce sujet, et la zone lumineuse sur la photo de l’article est la Voie Lactée.

Enfin, en plus de tout ça, il est aussi possible (et même très courant) d’apercevoir des satellites artificiels. Juste après le coucher du Soleil, en début de nuit (ou tout à la fin), lorsque le Soleil est encore au-dessus de l’horizon pour les satellites en altitude, mais qu’il fait déjà nuit au niveau du sol.
Dans le ciel, ce sont des points brillants (comme des étoiles) qui traversent le ciel de manière visible (comme un avion de ligne), mais qui ne clignotent pas et ne font pas de bruit. Ils peuvent aussi « s’éteindre » au milieu du ciel, quand ils passent dans l’ombre de la Terre

Récemment, Space X a commencé d’envoyer des hordes de satellites dans le ciel, par série de 60, pour un total de 12 000 prévus (alors que le nombre de satellites actuellement en place est d’environ 2 600). Ceci n’est et ne sera pas sans effet sur l’observation du ciel depuis la Terre. Certaines traînées de satellites Starlink ont déjà été observées, même à l’œil nu :

Trainées laissées par les satellites Starlink en exposition longue.
Traînée de quelques satellites Starlink, prises en exposition longue. À l’œil, les satellites sont des points lumineux qui se déplacent, mais en exposition longue, ils laissent des traînées.

Pour finir : si vous voyez quelque chose traverser le ciel en clignotant, c’est juste un avion. Une fois que l’avion a traversé le ciel vers l’autre côté, vous devriez entendre le bruit de l’avion (qui arrive toujours après). Un satellite, lui, ne clignote pas (il n’y a pas de lumières dessus) et ne fait pas de bruit.

Merci à Léo pour l'idée de cet article~

Image d’en-tête : travail personnel.



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À quoi correspondent les figures de Mandelbrot ?

Représentation de l’ensemble de Mandelbrot.
Il est fort probablement que vous ayez déjà croisé, au détour d’une salle de math ou d’un site web sur le sujet, les célèbres figures de Mandelbrot. Entre géométrie et art, ces figures sont magnifiques, mais ce qu’on sait moins, c’est à quoi elles correspondent réellement.

D’où la question à laquelle je vais tenter de répondre : qu’a-t-on réellement devant les yeux quand on regarde une figure de Mandelbrot ?

L’explication rapide et simple

Ces figures sont des représentations d’une fonction mathématique, appelée suite de Mandelbrot.

Habituellement, quand on trace la représentation graphique d’une fonction, on place en $y$ la valeur de $x$ après passage par la fonction $f$ (soit $f(x)$). On prend donc les valeurs de l’axe des abscisses que l’on passe dans la fonction et ça nous donne l’ordonnée des points pris sur l’abscisse.

En traçant tous les points de coordonnées $x$ et $f(x)$, on obtient une courbe et ainsi la représentation graphique de la fonction, plus visuelle et plus intuitive que la formule qui lui est associée.

Pour les figures de Mandelbrot, la fonction ne prend plus seulement les valeurs en $x$, mais toutes les valeurs du plan, c’est-à-dire tous les points $(x;y)$. Ce n’est donc plus juste un $x$ que l’on injecte dans une fonction, mais deux nombres, $x$ et $y$, et on obtient une troisième valeur qui est ensuite représentée sur le dessin par une couleur.

Cette couleur $C$ dépend de la fonction que l’on utilise. Dans le cas de la fonction de Mandelbrot, les figures obtenues sont particulièrement belles et envoûtantes et présentent des formes fractales. Dans ce qui suit, j’explore un peu plus en détail la fonction qui permet d’obtenir les figures de Mandelbrot, et comme on pourra constater, bien que les images semblent infiniment détaillées et complexes, la fonction de Mandelbrot est, elle, ridiculement simple.

Les figures de Mandelbrot font partie de ce qui rend les mathématiques si élégantes : une fonction si simple qui arrive à produire des résultats aussi surprenants, et dont la représentation seule constitue une forme d’art à part entière.

L’ensemble de Mandelbrot

Quand on regarde la figure, on observe des zones noires qui se distingue des régions bien plus colorées partout autour. Historiquement, Benoît Mandelbrot cherchait à obtenir une représentation de la partie en noire. En effet, l’ensemble de Mandelbrot $\mathscr{M}$ correspond à tous les nombres situés dans les zones noires.

Pour l’anecdote, il effectuait les calculs sur ces vieux calculateurs sans gestionnaire d’affichage : pour obtenir la figure, il fallait imprimer. Les résultats étaient si surprenant que les techniciens pensaient que l’imprimante étaient en panne, à afficher ces taches bizarres en noir et blanc, au lieu d’une belle figure lisse et ronde…

L’ensemble de Mandelbrot est obtenu par la suite de Mandelbrot, en fait. Comme mentionné plus haut, cette suite utilise des nombres à deux valeurs, $(x;y)$ issues du corps des nombres complexes (de $\Complex$), qui sont des nombres en dehors de l’ensemble des nombres réels (de $\Reals$). Il reste bien-sûr possible de faire des maths avec ces nombres complexes et c’est précisément ce qui est fait ici.

La suite de Mandelbrot se définit comme :

$$\begin{cases}z_0=0 \\ z_{n+1}=z_n^2+c \end{cases}$$

Où :

  • $z$ est le nombre complexe sur lequel on applique la suite ;
  • $c$ est un autre nombre complexe quelconque.

Je ne vais pas détailler beaucoup ce qu’est une suite, mais pour faire simple, il s’agit simplement d’une fonction qui s’applique à elle-même un certain nombre de fois. Dans le cas de Mandelbrot, on aurait :

$$\begin{aligned}z_0 &= 0 \\ z_1 &= z_0^2 + c = c \\ z_2 &= z_1^2 + c = c^2 + c \\ z_3 &= z_2^2 + c = (c^2 + c)^2 + c \\\dots \\ z_{n+1} &=z_n^2 + c \end{aligned}$$

En pratique, pour obtenir les figures de Mandelbrot, on parcourt tout le plan complexe, et pour chaque point $(x;y)$ — qui devient notre $c$ ci-dessus — on calcule les valeurs de la suite un nombre $n$ arbitraire de fois (par exemple 500 fois, et on allait jusqu’à $z_{500}$ avec la méthode ci-dessus).

Selon le point $(x;y)$ du plan, notre $z_{500}$ reçoit une valeur bien précise. Cette valeur est ensuite transformée en une couleur, et en faisant ces opérations pour chaque point (chaque pixel) on reconstitue ces images.

Maintenant, ce qui distingue les zones noires du reste, et donc ce qui intéressant Benoît Mandelbrot, c’était de savoir si la valeur $z_{500}$ tendait vers un nombre fini, ou vers l’infini.

Il se trouve que les valeurs situées dans les zones noires d’une figure de Mandelbrot sont finies : peu importe le nombre de fois qu’on itérera la suite : 500 fois, 1 000 fois, 100 000 fois… le nombre ne dépassera jamais une certaine valeur finie (par exemple la valeur 5). Dans les figures, quand la valeur tend vers un nombre fini, on colorie ce pixel en noir.

Pour les autres nombres, ceux situés en dehors de la surface noire, la suite finira par tendre vers l’infini. La couleur correspond alors à la vitesse avec laquelle cette suite converge vers l’infini, soit au bout de combien d’itérations on considère qu’on se trouve à l’infini (généralement une limite arbitraire fixée, par exemple 200).

Pour donner un exemple, la suite réelle définie par : $\begin{cases}f_0 = x \\ f_{n+1}=f_n^2\end{cases}$ tendra rapidement vers l’infini pour toutes les valeurs plus grandes que 1. Elle restera sur 1 pour $x$ égal à 1, et elle tendra vers 0 pour les valeurs plus petites que 1.
Si l’on représentait ça sur une droite, le segment {-1;1} serait noir, et en dehors on aurait des couleurs vives :

Principe de l'ensemble de Mandelbrot appliqué sur la courbe x².
Principe des figures de Mandelbrot appliqué à la fonction carré.

Pour une figure de Mandelbrot, on fait ça pour tous les couples de points, ligne par ligne pour l’ensemble du plan. Le résultat est la figure bien connue.

Il n’y a rien de bien compliqué dans tout ça : il s’agit juste d’une suite mathématique, appliquée à tous les nombres du plan, et où lesdits nombres sont des nombres complexes de $\Complex$ (et donc où les opérations sur ces nombres sont un petit peu différent ce ceux qu’on utilise dans $\Reals$).

Ce que l’on obtient ensuite est purement un résultat mathématique : certains nombres tendent plus vite vers l’infini que d’autres, certains même pas du tout. C’est là juste la façon dont les nombres se comportent à travers une fonction donnée.
Ces belles figures sont cachées dans les nombres et ce genre de représentation graphique permet de les révéler de la plus belle des façons.

Juste pour le plaisir, voici quelques portions de la figure de Mandelbrot, fortement agrandies :

Fractals. Fractals. Fractals.
Fractals. Fractals. Fractals.
Fractals. Fractals. Fractals.

Ces images proviennent de mon outil de visualisation des figures de Mandelbrot. N’hésitez pas à explorer !

Bien-sûr, on peut généraliser ce principe à d’autres fonctions, d’autres suites, à la place de la suite de Mandelbrot. On obtient alors d’autres figures, plus ou moins complexes et plus ou moins jolies. La figure de Mandelbrot est juste la plus connue et la première à avoir été faite de cette façon, par Benoît Mandelbrot. Mais il n’était pas le premier à avoir imaginé le concept : ceci revient à Pierre Fatou et Gaston Julia, dont il existe également des figures !

Et les ensembles de Julia ?

Dans l’ensemble de Mandelbrot, on a utilisé cette suite $\begin{cases}z_0=0 \\ z_{n+1}=z_n^2+c_{x;y} \end{cases}$ où l’on a fixé $z_0$ à 0 et où l’on parcourt le plan complexe pour chaque point $c_{x;y}$.

Si l’on fait l’inverse, à savoir fixer une valeur de $c$ et que l’on parcourt le plan pour chaque valeur $z_0$, soit $\begin{cases}z_0=z_{x;y} \\ z_{n+1}=z_n^2+c \end{cases}$, alors on obtient d’autres figures : les figures de Julia. Il y a une figure de Julia pour chaque point $c$ arbitrairement choisi sur le plan. Ces figures sont très jolies également !

Si l’on a bien compris : chaque figure de Julia correspond à une valeur $c$, et la figure de Mandelbrot correspond à une figure où l’on parcourt l’ensemble des points $c$ du plan, on voit qu’en réalité, la figure de Mandelbrot est une carte complète de toutes les figures de Julia !

Ceci explique que l’on retrouve certains motifs des différentes figures de Julia dans la figure de Mandelbrot. Si l’on zoom suffisamment sur un point $c$ de la figure de Mandelbrot, on obtient des motifs similaires à ceux de la figure de Julia pour lequel on a fixé la constante à ce même $c$.

Pour conclure

Les mathématiques, vues sous le bon angle, possèdent non seulement la vérité, mais également une suprême beauté.
— Bertrand Russell

Les mathématiques sont très abstraites, les nombres complexes dont il est question ici sûrement davantage encore que les nombres réels. Aussi, si vous ne comprenez pas tout ici, ce n’est pas grave. Retenez juste que les figures de Mandelbrot (ou celles de Julia) sont des représentations graphiques de fonctions mathématiques : comme des cartes topographiques sur un ensemble de nombres après le passage par une fonction mathématique.

On prend juste un pixel du plan, correspondant à un nombre {x;y}, auquel on applique une fonction. Cette fonction nous donne un nombre qui est convertie en une couleur. En répétant l’opération pour chaque pixel du plan, on obtient ces figures. Si l’on zoom dans la figure, on utilise des nombres plus précis, avec davantage de décimales.

Les figures obtenues sont jolies : elles sont révélées par cette méthode où l’on colorise chaque pixel selon une règle précise, mais ces figures ont toujours été là, cachées dans les nombres et dans les mathématiques.



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Comment est fixée la date de Pâques ?

Un lapin de pâques.
Contrairement à la date de Noël qui tombe toujours le 25 décembre pour des raisons astronomiques, la date de Pâques dans le calendrier chrétien ne tombe pas sur une date fixe. Cette fête religieuse a une date fixée en fonction de plusieurs astres dont les périodes orbitales et apparentes ne sont pas synchronisées.

Ainsi, si Noël est fixé en fonction des mouvements du Soleil dans le ciel, la date de Pâques est liée aux mouvements du Soleil mais aussi à ceux de la Lune. Pâques est également lié au calendrier civil vu qu’il doit tomber un dimanche.

Sa définition est :

Pâques est le dimanche qui suit le 14ᵉ jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après.

Si l’on décompose cette phrase, cela donne :

  • considérer le 21 mars (correspondant à peu de choses près à l’équinoxe de printemps) ;
  • prendre la première pleine lune suivant cette date (la pleine lune étant fixée à 14 jours après la nouvelle lune) ;
  • prendre le dimanche juste après cette pleine lune.

Or, tout comme une année civile ne correspond pas tout à fait à une année solaire, les mouvements de la Lune ne sont pas non plus réguliers au cours d’une année solaire : le nombre de lunes n’est pas entier au cours d’une année solaire, qui lui-même ne dure pas exactement une année civile. Vous suivez ?

Par conséquent, pour calculer la date de pâques de façon mathématique pour une année donnée, le calcul devient très vite très compliqué !

Historiquement, la religion avait une place centrale dans la culture occidentale. Il suffit de voir que notre calendrier est celui de l’ère chrétienne. Le calcul des dates des fêtes chrétiennes (censées unir toute la société, historiquement) était donc quelque chose de très important au cours de l’Histoire.
Aussi, de nombreuses tentatives pour trouver une formule mathématique donnant la fête de Pâques ont été faites, y compris par de très illustres scientifiques mathématiciens (telles que Gauss), avec plus ou moins de succès.

Aujourd’hui, la date est fixée par une méthode moderne, découlant de notre meilleure compréhension des cycles solaires et lunaires.

Dans cet article, je vais d’abord expliquer une méthode tabulaire, puis donner l’exemple pour une année donnée, en expliquant les calculs. Même si la fête de Pâques ne vous intéressait pas plus que ça (comme c’est mon cas : j’en profite juste par le chocolat :D), cet article peut tout de même vous intéresser pour le côté historique ou astronomique de la fixation d’une date au sein du calendrier.

Calendrier grégorien ?

Pour commencer, je ne considérerai que les dates après 1582. En effet, c’est en cette année que le Pape Grégory XIII imposa une redéfinition du calendrier, qui était alors le calendrier julien, imposé à son époque par Jules César au sein de tout son empire.
César avait déjà placé des années bissextiles une fois tous les quatre ans, pour compenser les 6 heures de décalage accumulés tous les ans.

Le problème c’est que le correctif de César n’est pas exact : en réalité, l’accumulation annuelle n’est pas de 6 heures, mais plus proche de 5 h 49 min et 12 secondes. Dit autrement, le calendrier julien avançait 10 minutes trop vite chaque année, soit 1 heure tous les 6 ans.
Cela ne semble pas énorme, mais entre l’époque de Jules César et 1582, cela représentait 13 jours ! L’Église avait remarqué ça, et en particulier le décalage de la date de Pâques de plus en plus loin dans l’année, chaque année. Pour une fête printanière, ceci était inacceptable.

Le Pape Grégory XIII a donc décidé de transformer cette règle « un jour tous les quatre ans » en une nouvelle règle, plus compliquée, mais plus exacte : «  une année sur quatre, sauf une année sur cent, mais en tenant en compte tout de même une année sur quatre-cent ». Je vous laisse voir ça dans mon article sur le sujet : Les années bissextiles, pourquoi ? comment ?.

Ce calendrier grégorien était un peu plus proche de la mécanique céleste, mais comme il était décalé avec le calendrier julien, il a fallu corriger la méthode de calcul de Pâques utilisée depuis plus d’un millénaire et demi.

La mécanique céleste, d’ailleurs, n’a pas grand-chose de régulier, et les calculs qui en découlent sont complexes, et évidemment cela se répercute dans les calculs de la date de Pâques.

Les constantes utiles

La mécanique céleste présente plusieurs « nombres » attribués pour une année donnée et dont la valeur va intervenir dans la détermination de la date de Pâques. À savoir :

  • l’épacte et le cycle de Méton
  • la proemptose (ou équation lunaire)
  • la métemptose (ou équation solaire)
  • le jour dominical (lié à notre calendrier civil)

Expliquons des termes sans plus attendre.

L’épacte

L’épacte est le nombre de jours séparant le début du cycle lunaire avec le début du cycle solaire, pour une année donnée. Cela correspond au jour de la Lune (entre 0 pour la nouvelle lune et 28 pour le dernier jour du dernier croissant) au moment du jour de l’An.

L’épacte se calcule grâce au cycle de Méton.

Le cycle de Méton

Pâques faisant intervenir la Lune et le Soleil, il faut trouver une période après laquelle ces deux astres et la Terre se retrouvent dans la même configuration.

Les cycles lunaires et solaires ne sont pas multiples l’un de l’autre. Ceci dit, à 19 cycles solaires correspondent presque 235 cycles lunaires. C’est Méton d’Athènes qui remarqua cela. Tous les 19 ans, donc, les dates des phases de la Lune se retrouve à la même date. Cela est pratique pour le calcul des fêtes et événements liés aux phases de la Lune, comme Pâques. Plus pratique, en tout cas, que de n’avoir pas de régularité du tout.

L’épacte julienne, puis grégorienne

Vu que le cycle de Méton dure 19 ans avant de reboucler, il y avait 19 valeurs possibles pour l’épacte, compris entre 0 à 29 et qui sont dans l’ordre : 8, 19, 0, 11, 22, 3, 14, 25, 6, 17, 28, 9, 20, 1, 12, 23, 4, 15, 26, puis c’est de nouveau 8, 19, 0, 11…
L’épacte de l’an 1 était 19, qui n’a rien à avoir le « 19 ans » du cycle de Méton.

Pour une année donnée, on trouve son épacte grégorienne en trouvant son épacte julienne d’abord, puis en ajoutant des corrections grégoriennes appropriées, que sont la proemptose et la métemptose.

La proemptose

Le cycle de Méton, quoique simple, n’est pas parfait.
Tous les 312,5 ans, le cycle de Méton se voit allongé d’un jour (c’est donc comme une année bissextile, mais pour le cycle de la Lune et tous les 312,5 ans).

Dans une vie, un jour tous les 312,5 ans est insignifiant, mais sur un calendrier plurimillénaire, le décalage finit par se voir. La proemptose correspond à un correctif pour ce décalage.

Le calcul de la proemptose revient à ajouter un jour au cycle de Méton tous les trois siècles, sauf au bout de la septième fois (donc après 7 fois 3 siècles), où l’on attend alors quatre siècles. Ainsi, on ajoutera le jour supplémentaire après 300, 600, 900, 1200, 1500, 1800 et 2200 ans, au lieu de faire ça après 312,5, 625, 937,3, 1250 ans, etc.

Ceci est bien équivalent à ajouter 8 jours tous les 2 500 ans, mais permet de les ajouter au début d’un siècle, et non au milieu. Dans l’ensemble, cela correspond bien à une moyenne de 1 jour tous les 312,5 ans et corrige suffisamment le cycle de Méton pour les quelques milliers d’années à venir.

La métemptose

Parallèlement, par rapport au calendrier julien, le calendrier grégorien retire trois années bissextiles tous les 400 ans. Il fait cela sur les années séculaires. Ainsi, les années 1700, 1800 et 1900 n’étaient pas bissextiles, alors qu’ils l’auraient été dans le calendrier julien (les années 1600 et 2000 sont eux restés bissextiles). Il faut en tenir compte à l’aide d’un autre correctif : la métemptose.
Fondamentalement, ce correctif est lié à l’année solaire seulement, mais il agit mathématiquement sur le cycle de Méton, et donc sur Pâques.

La proemptose ajoutant un jour de temps en temps et la métemptose en soustrayant un, les deux peuvent se compenser pour certains siècles.
Le cycle de Méton, la proemptose et la métemptose servent à calculer l’épacte, qui est la première valeur utile pour déterminer Pâques : c’est lui qui va en fait nous donner la date de la première lune du printemps.

Ayant fait ça, il reste à déterminer la position du premier dimanche après ça, et pour ça, il faut calculer la Lettre Dominicale (« dominical » désignant évidemment « dimanche »).

La lettre dominicale

Il s’agit d’une lettre, A, B, C, D, E, F ou G correspondant au dimanche dans le calendrier d’une année donnée. En pratique, on donne les lettres A, B, C, D, E, F et G aux sept premiers jours d’une année et on regarde laquelle de ces jours est le dimanche : on note alors sa lettre.

Si l’année débute par un dimanche, alors la lettre dominicale est A. Si l’année débute un samedi, la lettre de dimanche sera B ; pour un jour de l’an tombant un vendredi, ce sera C, etc. Mathématiquement, son calcul est assez simple pour les années grégoriennes.

Une fois qu’on a la lettre dominicale, en plus de l’épacte, on trouve la date de Pâques.

Table des dates de Pâques

Si l’on a à la fois l’épacte d’une année et sa lettre dominicale, il suffit de chercher dans une table perpétuelle pour connaître la date de Pâques. La table figure un peu plus bas dans cet article.

Maintenant qu’on a posé ces bases, voyons un exemple, où l’on calculera la date de pâques pour une année. Si vous voulez, je vous invite à essayer pour l’année de votre choix, et de vérifier ensuite la date de Pâques avec un calendrier « officiel ».

Exemple

Calculons Pâques pour l’année où j’ai publié cet article : 2020.
Dans ce qui suit, je vais aussi expliquer d’où viennent les formules, par l’exemple avec 2020, donc.

Calcul de l’épacte pour 2020

L’épacte, je le rappelle, c’est l’écart entre le début de l’année civile et le début de la première nouvelle Lune de cette année civile. La méthode consiste à calculer l’épacte julienne, puis à appliquer les correctifs grégoriens : on obtient alors l’épacte grégorienne.

Calcul de l’épacte julien pour 2020

Tout d’abord, rappelons le cycle de Méton : tous les 19 ans, les cycles solaire et lunaire rebouclent. L’écart entre les calendriers solaires et lunaires est donc identique pour deux années séparées de 19 ans. Mathématiquement, cela revient à prendre le reste de la division entière de l’année par 19. Pour 2020, ça fait 6. 2020 aura donc le même épacte julien que la 6ᵉ année dans le cycle de Méton.

Ensuite, il faut savoir que le calendrier lunaire calendaire dure 354 jours (355 lors des années bissextiles), soit 11 jours de moins que le calendrier solaire. Pour chacun des 6 années ci-dessus, on doit donc décaler l’épacte de 11 jours. On multiplie donc 6 par 11 : cela donne 66.

Puis, l’épacte de l’an 1 était 8. Il faut donc ajouter 8 à notre résultat : 66+8 = 74.

Enfin, vu que le mois lunaire synodique dure 30 jours calendaires, on retrouve la même lune tous les 30 jours. On peut donc prendre le reste de la division entière de 74 par 30 : cela donne 14.

Ce nombre, 14, est notre épacte julienne pour 2020.

La formule complète (où $\textbf{A}$ est l’année et $\textbf{E}_j$ l’épacte julienne et où ${}\mod{}$ est l’opération « modulo », donnant le reste de la division entière : $10 \mod 3$ est le reste de la division entière de 10 par 3, ce qui donne 1) :

$$\textbf{E}_j = \left((\textbf{A} \mod 19 ) \times 11 + 8 \right) \mod 30$$

Maintenant il faut calculer les correctifs pour le calendrier grégorien.

Calcul de la proemptose

Rappel : il s’agit d’un décalage d’un jour à ajouter au cycle de Méton tous les 312,5 ans. Conventionnellement, on ajoute cette journée en début de siècle tous les 300 ans, sauf la septième fois, où on fait ça après 400 ans.
Après 6×300+400 = 2 500 ans, on aura ajouté 8 jours, et 2 500/8 = 312,5. On retombe donc sur nos pieds.

Pour la proemptose, il s’agit donc de trouver combien de jours ont ainsi été ajoutés depuis l’année 1582. La première proemptose date de 1 800. La seconde sera en 2 100. On sait déjà que pour 2 020 ça sera 1, mais je donne tout de même la formule.

Vu qu’on travaille sur des siècles seulement, va garder le numéro de siècle de l’année en cours : il s’agit de la partie entière de l’année divisée par 100 : ⌊2020/100⌋ = 20. Ensuite, on multiplie par 8 (le 8 du « 8 jours tous les 2 500 ans ») : cela donne 160.

On ajoute 13 à ça : cela correspond aux 10 jours supprimés par le calendrier grégorien plus les 3 jours de proemptose entre le VIᵉ siècle et 1582 (ce n’est qu’au VIᵉ siècle seulement qu’on s’est mis à incrémenter les années ; historiquement, l’an 1 a été anti-daté à partir de là). On obtient 173.

Enfin, on divise ce résultat par 25, comme dans « 25 siècles dans 2 500 ans », et l’on garde la partie entière : ⌊173/25⌋ = 6.

On retire 5 à tout ça, car la proemptose entre l’an 1 et l’an 1583 est 5 : ceci donne 1.

La proemptose pour 2020 est 1.

La formule complète (où $\textbf{A}$ est l’année et $\textbf{P}$ la proemptose) :

$$\textbf{P} = \left⌊ \frac{\left( \left⌊ \frac{\textbf{A}}{100}\right⌋ \times 8 + 13 \right)}{25}\right⌋ - 5$$

On a la proemptose. Il nous faut la métemptose maintenant.

Calcul de la métemptose

Rappel : il s’agit d’un correctif entre le calendrier julien et grégorien correspondant aux années bissextiles en trop que le calendrier julien a compté. Après 1582 ans, le décalage était de plus de 10 jours et n’était plus acceptable pour l’Église.

Les années bissextiles que le calendrier grégorien ne compte pas sont les années séculaires (début de siècle), trois fois sur quatre. On va donc de nouveau travailler uniquement sur les siècles : le siècle pour 2020 est ⌊2020/100⌋ = 20.

Maintenant, il faut compter le nombre d’années séculaires non bissextiles qui ont eu lieu. Facile : les 3/4 des siècles sont dans ce cas. Il faut donc retirer 1/4 des siècles à 20, soit 5, et il reste donc 15.

À ce résultat sont retirées 12 jours correspondant aux jours déjà inclut dans le correctif mis en place par la réforme du calendrier grégorien : 15−12=3.

La métemptose pour 2020 est donc 3.

La formule complète (où $\textbf{A}$ est l’année et $\textbf{M}$ la metemptose) :

$$\textbf{M} = \left⌊ \frac{\textbf{A}}{100}\right⌋ - \left⌊ \frac{\textbf{A}}{100} \frac{1}{4}\right⌋ - 12$$

Maintenant qu’on a ça, on peut calculer l’épacte.

Résultat pour l’épacte de 2020

La différence entre l’épacte julienne et grégorienne était de 23 jours en 1582.
À l’épacte julienne, on ajoute donc 23. On lui ajoute aussi la proemptose (décalage lunaire) mais on soustrait la métemptose (décalage solaire, qui est dans l’autre sens).

Pour 2020, ça fait donc 14+23+1−3 = 35.

Comme le cycle lunaire synodique dure 30 jours, on retire 30 autant de fois qu’il faut : on prend donc le reste de la division de ce nombre par 30. Cela donne 5.

L’épacte de 2020 est 5.

Le calcul :

$$\textbf{E} = \left( \textbf{E}_j + 23 + \textbf{P} - \textbf{M} \right) \mod 30$$

Bon, l’épacte c’est fait, il reste la lettre dominicale.

Détermination de la lettre dominicale pour 2020

Comme expliqué plus haut, la lettre dominicale incrémente d’un jour tous les ans car les années font un nombre entier de semaines (52) plus un jour. La seule complication vient des années bissextiles : dans ces cas-là, la lettre dominicale entre le 1ᵉʳ janvier et le 29 février est incrémenté de 1, et la lettre dominicale du reste de l’année est incrémentée de deux.

Vu que la fête de Pâques est toujours située après le 29 février, il convient d’incrémenter de deux lors des années bissextiles et de 1 les années communes (non bissextiles). Vu que ce qui nous intéresse est le calcul manuel de la date de Pâques, on conservera seulement la partie du calcul qui donne la lettre pour la fin de l’année, pas pour janvier et février des années bissextiles.

Si on résume ça mathématiquement : chaque année, la lettre dominicale incrémente de 1. Tous les 4 ans, elle incrémente de 2. Or, connaissant la règle des années séculaires pour les années bissextiles, on comprend qu’il faille retirer cette journée supplémentaire pour les années de nouveau siècles ayant précédé l’année, mais de nouveau l’ajouter pour les années divisibles par 400 ayant précédé l’année. On conservera ensuite le reste de la division entière par 7, qui correspondra alors au jour dominical.

Pour 2020, il faut donc additionner :

  • 2020 (une incrémentation par an)
  • − 1 car les années ont débuté à 1, pas à 0
  • + la partie entière de 2020÷4 : ⌊2020/4⌋, soit 505
  • − la partie entière de 2020÷100 : ⌊2020/4⌋, soit 20
  • + la partie entière de 2020÷400 : ⌊2020/400⌋, soit 5

… ce qui donne 2020−1+505−20+5 = 2509.

On prend le modulo 2509 par 7, ce qui fait 3. L’ordre des 7 lettres et des 7 chiffres est inversé. Pour remettre ça dans l’ordre, on retire cette valeur à 7, donc 7−3 = 4. La lettre dominicale est donc la quatrième lettre de l’alphabet, soit D. La lettre dominicale de 2020 est D.

(Comme je l’ai dit, cette lettre est celle des dix derniers mois de l’année. Pour janvier et février, la lettre dominicale est augmentée de un, soit E. Sur les calendriers, vous trouverez donc que la lettre dominicale de 2020 est « ED »)

Finalement, tout ceci nous réduit énormément les calculs, car il ne reste alors qu’une seule formule (où $\textbf{L}_d$ est la lettre dominicale et $\textbf{A}$ l’année) :

$$\textbf{L}_d = 7- \left( \left( \textbf{A} - 1 + \left⌊ \frac{\textbf{A}}{4}\right⌋ - \left⌊ \frac{\textbf{A}}{100}\right⌋ + \left⌊ \frac{\textbf{A}}{400}\right⌋ \right) \mod 7 \right)$$

Le chiffre obtenu est alors à remplacer par sa lettre correspondante :

Résultat Lettre dominicale
1 A
2 B
3 C
4 D
5 E
6 F
7 G

Détermination de la date de Pâques pour 2020

Enfin, il suffit de regarder dans la table suivante :

Épacte Lettre dominicale
A B C D E F G
0 16 avr. 17 avr. 18 avr. 19 avr. 20 avr. 14 avr. 15 avr.
1 16 avr. 17 avr. 18 avr. 19 avr. 13 avr. 14 avr. 15 avr.
2 16 avr. 17 avr. 18 avr. 12 avr. 13 avr. 14 avr. 15 avr.
3 16 avr. 17 avr. 11 avr. 12 avr. 13 avr. 14 avr. 15 avr.
4 16 avr. 10 avr. 11 avr. 12 avr. 13 avr. 14 avr. 15 avr.
5 9 avr. 10 avr. 11 avr. 12 avr. 13 avr. 14 avr. 15 avr.
6 9 avr. 10 avr. 11 avr. 12 avr. 13 avr. 14 avr. 8 avr.
7 9 avr. 10 avr. 11 avr. 12 avr. 13 avr. 7 avr. 8 avr.
8 9 avr. 10 avr. 11 avr. 12 avr. 6 avr. 7 avr. 8 avr.
9 9 avr. 10 avr. 11 avr. 5 avr. 6 avr. 7 avr. 8 avr.
10 9 avr. 10 avr. 4 avr. 5 avr. 6 avr. 7 avr. 8 avr.
11 9 avr. 3 avr. 4 avr. 5 avr. 6 avr. 7 avr. 8 avr.
12 2 avr. 3 avr. 4 avr. 5 avr. 6 avr. 7 avr. 8 avr.
13 2 avr. 3 avr. 4 avr. 5 avr. 6 avr. 7 avr. 1 avr.
14 2 avr. 3 avr. 4 avr. 5 avr. 6 avr. 31 mars 1 avr.
15 2 avr. 3 avr. 4 avr. 5 avr. 30 mars 31 mars 1 avr.
16 2 avr. 3 avr. 4 avr. 29 mars 30 mars 31 mars 1 avr.
17 2 avr. 3 avr. 28 mars 29 mars 30 mars 31 mars 1 avr.
18 2 avr. 27 mars 28 mars 29 mars 30 mars 31 mars 1 avr.
19 26 mars 27 mars 28 mars 29 mars 30 mars 31 mars 1 avr.
20 26 mars 27 mars 28 mars 29 mars 30 mars 31 mars 25 mars
21 26 mars 27 mars 28 mars 29 mars 30 mars 24 mars 25 mars
22 26 mars 27 mars 28 mars 29 mars 23 mars 24 mars 25 mars
23 26 mars 27 mars 28 mars 22 mars 23 mars 24 mars 25 mars
24 23 avr. 24 avr. 25 avr. 19 avr. 20 avr. 21 avr. 22 avr.
25 23 avr. 24 avr. 25 avr. 19 avr. 20 avr. 21 avr. 22 avr.
26 23 avr. 24 avr. 18 avr. 19 avr. 20 avr. 21 avr. 22 avr.
27 23 avr. 17 avr. 18 avr. 19 avr. 20 avr. 21 avr. 22 avr.
28 16 avr. 17 avr. 18 avr. 19 avr. 20 avr. 21 avr. 22 avr.
29 16 avr. 17 avr. 18 avr. 19 avr. 20 avr. 21 avr. 15 avr.
Date de Pâques grégoriennes

Pour une épacte de 5 et une lettre dominicale de D, on trouve que Pâques en 2020 tombera le 12 avril, ce qui est bien la date affichée sur le calendrier.

Calcul algorithmique de la date de Pâques

On pourrait implémenter tout ce qui précède dans un programme : les calculs en eux-mêmes sont simples et il n’y a que des opérations très basiques (incluant la partie entière et le modulo). Le plus gros souci restera plutôt le tableau final : ce dernier est une constante qui ne peut pas se calculer. Il faudra l’intégrer directement dans le code et s’y référer après les calculs.

Ceci dit, les explications données plus haut avaient surtout pour but d’expliquer les méthodes que j’ai pu trouver en ligne, mais où les différentes constantes semblaient sorties de nulle part. Si vous trouviez les calculs imbuvables, j’espère avoir éclairé un peu tout ça : les chiffres et les valeurs d’ajustement ont bien une origine logique !

Une méthode algorithmique (sans tableau) existe et est donnée sur cette page de Wikipédia. Vous pouvez l’implémenter, c’est assez simple.
Autrement, il suffit d’être observateur pour y retrouver certaines constantes ou formules correspondent à la proemptose, ou à la métemptose. On retrouve aussi le « 19 » du cycle de Méton, par exemple.

La beauté du truc ici, c’est qu’il n’y a pas de tableau dans lequel reporter l’épacte et la lettre dominicale. Le calcul final donne directement le mois (en dividende) et le jour (en reste) d’une division d’un résultat intermédiaire par un autre.
C’est assez brillant comme méthode, même si j’avoue que je n’ai pas encore tout élucidé moi-même.

Conclusion

Au départ, je souhaitais expliquer la date de Pâques, comme j’ai fait pour la date de Noël pour laquelle je tenais à dire que c’était bien une fête astronomique. Pour Pâques, j’ai fini par détailler les calculs, à l’origine pour moi-même, car je n’aime pas avoir des calculs où tout n’est pas clair.

Quoi qu’il en soit, on voit que les calculs sont relativement simples : il faut juste éviter de se perdre et surtout de ne pas oublier une constante ou un élément du calcul, ou de la compter plusieurs fois.

Il existe des pendules qui font tous ces calculs mécaniquement : ce sont les comput ecclésiastique. En sortie d’un grand nombre de roues dentées figurent des cadrants et des aiguilles qui donnent alors la lettre dominicale et l’épacte ainsi que quelques autres constantes propres au calendrier chrétien. Il en existe encore, comme dans la cathédrale de Strasbourg, au sein de l’horloge astronomique.

Enfin, vu qu’on est dans les fêtes chrétiennes, sachez que l’Ascension est fêté 40 jours après Pâques, et la Pentecôte 10 jours après l’Ascension. C’est donc la date de Pâques qui fixe les deux autres.

image d’en-tête de Gary Bendig



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Pourquoi le gel hydroalcoolique est si froid ?

Du gel hydro-alcoolique.
Si vous avez la possibilité d’utiliser régulièrement du gel hydro-alcoolique (ce qui est recommandé, vu la situation lié au coronavirus à l’heure où j’écris cet article), vous avez très certainement constaté que ce produit donne une sensation de froid assez prononcée, bien que le produit lui-même soit stocké à température ambiante.

Mais vous êtes vous demandé pourquoi ? Cette question est l’objet de cet article.

Une question d’évaporation

Certains produits offrent une sensation de froid quand ils sont laissés sur la peau à l’air libre.

La solution hydroalcoolique ici, mais la remarque vaut également pour l’acétone, l’éthanol et même tout simplement l’eau, quand on souffle sur ses mains mouillées, y compris d’eau chaude.

En plus de l’effet de froid, vous constaterez que la solution hydroalcoolique, une fois que l’on a bien enduit ses mains avec, sèche toute seule très rapidement. Eh bien ce séchage et le froid sont liés !

Lorsque la solution hydroalcoolique sèche, ce qui se passe est qu’il s’évapore : il passe de l’état liquide à l’état gazeux.
Or, souvenez-vous : l’évaporation a lieu même sans ébullition, et se produit quelle que soit la température ; là où l’ébullition n’apparaît, lui, qu’à une certaine température (100 °C pour l’eau, 78 °C pour l’éthanol, etc.). C’est d’ailleurs pour ça que le Soleil fait évaporer l’eau des océans sans pour autant les faire bouillir.

Là où le froid intervient, c’est quand l’évaporation est un phénomène endothermique : elle absorbe la chaleur environnante pour avoir lieu.

Pour le dire rapidement : un produit comme le gel hydroalcoolique va puiser la chaleur dans vos mains pour s’évaporer. Résultat : vos mains cèdent de la chaleur et refroidissent, d’où le refroidissement en séchant !

Notion de chaleur latente.

On a tendance à penser que la chaleur est synonyme de température. Il n’en est rien et il faut distinguer les deux. Ainsi, l’on peut apporter de la chaleur à un corps sans que sa température ne change.
C’est ce qui se passe quand on fait bouillir de l’eau : une fois à 100 °C, l’eau bout. On a beau chauffer et ouvrir le gaz autant qu’on veut, l’eau restera à 100 °C.

Alors où va toute l’énergie apportée à l’eau bouillante par le gaz ?
La chaleur que la flamme de gaz apporte à l’eau n’est pas perdue : elle est utilisée par l’eau qui s’en sert pour évaporer.
La chaleur contribue donc au changement d’état et non à une élévation de température.

Le simple fait de passer de l’état liquide à l’état gazeux demande de la chaleur. Le changement d’état est une réaction qui requiert de l’énergie :

liquide + chaleur ⇒ gaz

Étant donné l’absence d’élévation de température, cette chaleur est comme invisible ou indétectable : elle est qualifiée de latente pour cette raison.
La chaleur latente est l’énergie qui intervient lors du changement d’état d’un corps : on parle de « chaleur latente de fusion » ou « chaleur latente de vaporisation », par exemple.

Le cas de la solution hydroalcoolique ne fait pas exception à tout ça : le changement d’état requiert de la chaleur latente, et la solution hydroalcoolique va puiser cette énergie dans votre main qui refroidit et ça donne cette sensation de froid.

Le fait que certains produits comme l’alcool ou l’acétone donnent davantage cette sensation de froid que d’autres provient du fait que ces produits sont très volatiles : leurs molécules se détachent très facilement de votre peau (en emportant votre chaleur avec elles).
À l’inverse, l’huile par exemple n’est pas volatile du tout et s’évaporera pas. Si vous enduisiez vos mains dans un produit gras, vos mains ne refroidiraient pas. Pire l’huile empêcherait l’eau dans votre sueur de s’évaporer et vos mains vous donneraient une sensation de chaleur, faute d’évaporation de la transpiration, qui est un là pour réguler naturellement votre température corporelle.

Quelques usages de ce phénomène

Ci-dessus, je mentionne le fait qu’un liquide absorbe de la chaleur pour se vaporiser. Mais l’inverse est vraiment également : un gaz qui se liquéfie ou un liquide qui devient solide va libérer toute sa chaleur latente :

gaz ⇒ liquide + chaleur

Même chose pour la transformation entre solide et liquide :

liquide ⇒ solide + chaleur

Si l’on dispose d’un liquide et qu’on le solidifie, on récupère également de la chaleur, et si l’on dispose d’un solide et que l’on veut un liquide, il faut lui apporter de la chaleur.

Ceci est utilisé dans les chaufferettes de poche : ces petites poches en plastique contiennent une solution liquide sursaturée d’acétate de sodium. Lorsque l’on force la solidification à l’aide d’un claquement de la pièce de métal, sodium, la chaleur du liquide est récupérée pour se réchauffer les mains (voir mon article dédié).

De même, les caloduc et chambres à vapeur des refroidisseurs de PC utilisent le changement d’état d’un fluide pour évacuer de la chaleur. Un caloduc est partiellement rempli d’un fluide. Au contact d’un élément chaud, ce liquide se vaporise (captant la chaleur), se déplace à l’autre bout, plus frais, où il va se liquéfier (libérant la chaleur). Cette chaleur est ensuite évacuée par un ventilateur.

Le caloduc fonctionne de manière passive, mais construisez un système actif, avec un compresseur et un détendeur, sur le même principe et vous obtenez un frigo, un climatiseur ou une pompe à chaleur : leur fonctionnement est le même. Ici, on force un fluide à changer d’état afin qu’il capte toute la chaleur qu’il peut afin de la déplacer vers un autre endroit.
Dans le cas d’une clim, cette chaleur est captée dans l’air, qui refroidit alors. Pour une pompe à chaleur, on capte la chaleur dehors pour la restituer dans la maison et ainsi servir de chauffage. Dans un frigo, la chaleur est captée à l'intérieur pour l'évacuer sur la grille située au dos.

Dernier exemple, que vous pouvez essayer chez vous : si vous forcez certains cristaux à se dissoudre dans l’eau, cette dernière refroidira. Si vous dissolvez quelques cuillerées de sel dans de l’eau, l’eau refroidira de façon très notable : le sel ne passe pas à l’état liquide, mais à l’état dissout, ce qui revient également à capter de la chaleur de l’eau.

Pour résumer

Le gel hydroalcoolique donne la sensation de froid, car il refroidit réellement la peau : elle capte la chaleur de la main et s’évapore grâce à elle et en partant avec.

C’est le changement d’état, de l’état liquide à l’état gazeux, qui provoque cette absorption de chaleur. L’évaporation est une réaction endothermique (« qui absorbe la chaleur ») de changement d’état.
L’acétone a un effet refroidisseur encore plus prononcé, car plus volatile encore que l'alcool. L’eau rafraîchit également, quoique moins que l’alcool ou l’acétone.

Ce phénomène où le changement d’état capte ou libère de la chaleur est utilisé dans beaucoup de processus, y compris dans les appareils chez vous : refroidisseur dans votre PC, réfrigérateur, climatiseur, pompe à chaleur…

image d'en-tête de Kelly Sikkema



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Mon avis sur le "contact tracing"

Sérieusement…

Est-ce vraiment à l’État de construire un tel dispositif ?
Après tout, si Google et Apple font le sien gratuitement, qu’on les laisse faire. C’est pas comme s’il fallait déjà un smartphone pour que l’application ait un intérêt (ce qui est loin d’être le cas de tout le monde, et encore moins le cas pour les personnes les plus vulnérables : les personnes âgées).

Sans compter, comme c’est dit dans l’article, qu’une application qui permet de recenser les gens malades a une utilité proche de zéro s’il n’y a pas de tests de fait, y compris sur les personnes sans symptômes !

Le rôle de l’état pourrait alors être décalé :

  • imposer l’ouverture des technologies employées
  • exiger un droit d’audit pour être en mesure de garantir le respect de la vie privée
  • servir de serveur central, et en tout cas l’alimenter.

Bref, agir comme ils agissent avec les FAI quand il s’agit d’envoyer les SMS d’alerte : l’État donne l’ordre et veille à ce que ce soit bien fait, les entreprises et prestataires s’exécutent, et la population est protégée et respectée.

L’État est là pour diriger, et émettre un cahier des charges, pas pour réfléchir à la technologie à utiliser.

Plutôt que de bricoler un truc qui va (encore) nous coûter une blinde, comme le gros fail SAIP et le re-gros-re-fail SAIP-2, ils devraient s’occuper de relancer la machine à faire des masques, des respirateurs, des tests… bref, un truc qu’on peut raisonnablement exiger d’eux, et que personne d’autre ne peut faire à leur place.

À quoi ils pensent quand ils disent que la vie privée « devrait » être respectée, ou qu’ils ne savent pas si ça sera anonyme ou pas ? S’ils veulent un truc anonyme et respectueux, ils l’imposent, point.

Bien-sûr, ceci dans le cas évident où c’est effectivement ce qu’ils veulent. En réalité, il n’est pas difficile d’imaginer que les états veulent plutôt un système tout-sauf-anonyme, surtout dans un contexte où il est à peu près sûr que les manifestations anti-macron vont reprendre de plus belle dès que ça sera possible. Un système non-anonyme serait du pain béni pour repérer les manifestants… Mais je digresse.



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Pourquoi je ne donnerai pas à leur cagnotte de dons

Voir :

En ce qui me concerne, et je n’en ai rien à foutre de paraître égoïste ou non, je ne donnerai pas un seul centime à une quelconque quête de ce genre.

Premièrement, parce que je paye déjà des impôts, cotisations, redevances, taxes, charges, contributions ou appelez ça comme vous voulez.
Ce n'est pas moi qui a choisi de dépenser ce fric pour faire courir les enfants dans la boue en chantant la Marseillaise au lieu d’embaucher du personnel hospitalier pour les soulager de leur surcharge qui ne date absolument pas du coronavirus.

Entre les charges, la TVA, les impôt et autres taxes, on doit pas être loin de 55~60 % de ma fiche de paye qui revient à L’État avant même ou aussitôt que je l’utilise. Qu’on soit clair : je n’ai pas de problème à payer tout ça, c’est juste que ça donne la gerbe de voir comment c’est utilisé.

Ensuite, le jour où Facebook, Google, Paypal (qui font tous des campagnes de dons en ce moment, c'est bizarre hein ?) ou encore le gentil-LVMH-qui-produit-du-gel-hydroalcoolique-en-exploitant-des-ouvriers-payés-au-lance-pierre verseront également 55~60 % de leur CA à l’État, je me verrais peut-être donner pour une campagne du gouvernement.
Sauf que si elles font ça, une campagne de don ne sera plus nécessaire : rappelons que ce sont pas loin de 100 milliards d’euros qui disparaissent dans les paradis fiscaux chaque année. « Argent magique », il disait, l’autre crétin ? Ça fait combien de masques de protection faciale, ça, vous pensez ?
A la place, le gouvernement leur a donné 40 milliards en CICE et autres allègements fiscaux qu'il faut maintenant quémander aux plus pauvres.

Et deuxièmement, parce les hôpitaux et les soignants eux-mêmes, ceux qui sont vont être payés 1300 € net aujourd'hui ou demain, pour 350 heures passées à courir partout au plus près du virus et avec moins de protection que le flic qui va s'empresser de leur coller une amende pour un bout de papier qu'ils ont pas pu imprimer faute de budget pour l'imprimante de leur hôpital, ne verront jamais le moindre centime de ce pognon. Comme c'est écrit dans l'article : ce fric n'est pas pour ceux qui se tuent littéralement à sauver ce pays, mais pour les entreprises, qui certes, sont importantes, mais qui n'ont clairement pas tous besoin d'argent public (les dividendes battent des records chaque année, c'est bien que ça ne va pas si mal : après tout, quand je demande une aide au logement ou autre, on regarde mes revenus sur 2 ou 3 ans aussi, donc bon).

Et enfin, le plus triste : on parie que quand tout ça sera derrière nous, ils recommenceront à détruire le service public et à privilégier le CAC40 entre copains ?



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mardi 21 avril 2020

Imago, la plateforme vidéo gratuite de la transition #découverte

Imago - plateforme vidéo gratuite de la transition

Je vous ai déjà proposé pas mal de contenus variés pour vous occuper durant votre confinement (des jeux gratuits, l’intégrale de l’émission Strip-Tease, comment lancer votre podcast, s’amuser avec Rasberry Pi …), mais s’il vous reste encore un peu de temps disponible vous pourriez être intéressés par la plateforme Imago. Bein oui quoi, parait qu’on a tous 48h par jour maintenant.

Le site vous propose une sélection de plusieurs centaines de vidéos (2500 à l’heure actuelle) réparties en 4 grandes rubriques : les émissions, les documentaires, les courts-métrages et les podcasts. Une partie provient d’autres plateformes comme YouTube, Vimeo ou Dailymotion, mais il existe des exclus que vous ne retrouverez pas ailleurs.

Documentaires sur Imago

L’idée c’est de donner de la visibilité aux créateurs indépendants et engagés, que le sujet abordé traite de questions écologiques, économiques, sociétales ou encore spirituelles. Imago aimerait devenir une ressource citoyenne visant à informer et éduquer les personnes en quête de transition.

C’est gratuit, libre d’accès et chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. D’un côté les vidéastes qui vont promouvoir leur travail et le monétiser tout en bénéficiant d’outils pratiques (hébergement eco-responsable, distribution peer-2-peer, fact checking collaboratif …). De l’autre les utilisateurs qui ont accès à du contenu vérifié et vont pouvoir participer (transcriptions, donner son avis sur les prochaines émissions, effectuer des dons …). Si tout n’est pas encore en place actuellement, ça le sera dans le futur.

Imago options communautaires

L’aspect communautaire n’est pas oublié avec une gestion de liste d’amis, de recommandations, des mises en favoris, partage, commentaires, etc.

Le projet n’est pas récent puisque l’idée est née en 2017, vous pouvez donc déjà y trouver de quoi passer quelques heures. C’est peut-être l’occasion de voir (ou de revoir) des docus classiques comme Home, Metropolis ou We are Legion. Ou de découvrir des émissions comme « Les gens qui se bougent » ou « Petit manuel de résilience« . Vous y retrouverez aussi le contenu des amis de Thinkerview, de DataGueule ou encore des chaines YouTube Heu?Reka et La Barbe. Bref il y a de quoi faire.

Bonnes découvertes !



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Gérer les applications imposées sur un téléphone Android

Avec la plupart des téléphones Android, vous serez obligé de composer avec la surcouche logicielle et les outils installés par les constructeurs, qui sont en pratique difficiles à déloger. Voici comment les rendre plus discrets.

Repérez les indésirables

Gestionnaire de fichiers, agenda, tutoriels… Les fabricants n’hésitent pas à implanter des applications maison, ou bloatwares, sur leurs appareils. Ces outils système ou
associés à la surcouche logicielle du mobile n’apparaissent pas dans la section Mes
jeux et applications du Play Store. Et la commande Désinstaller ne s’affiche pas
quand vous appuyez longuement sur leur icône. On peut juste les rendre invisibles.

illustration-android

Supprimez une application système

Débarrasser un téléphone des logiciels envahissants et des applications d’Android n’est possible que sur un appareil sur lequel les accès système ont été déverrouillés. Pour savoir si tel est votre cas, installez et exécutez l’outil Root Checker.

En cas de réponse positive, téléchargez Désinstalleur App Système depuis le Play Store et lancez-le. Allez ensuite sur l’onglet App Système, cochez les éléments dont vous ne voulez plus et validez en pressant Désinstaller.

Gelez les bloatwares

Il est fort probable que votre smartphone ne soit pas débridé et que vous ne souhaitiez pas vous lancer dans cette opération. Dans ce cas, vous ne pourrez pas effacer les bloatwares et les applications système.

Néanmoins, rien ne vous empêche d’en suspendre le fonctionnement. Accédez aux
paramètres du mobile. Ouvrez la rubrique Applications, appuyez sur Liste des applications, puis sur le nom du programme. Cliquez alors les boutons Désactiver,
Désactiver l’application
.

Installez ADB sur votre ordinateur

Il peut arriver que certaines de ces applications inutiles refusent de disparaître des
écrans radars et s’incrustent dans le paysage. Si votre téléphone est équipé d’une
version d’Android 5 ou ultérieure, connectez-le à votre PC en USB et rapatriez l’utilitaire ADB (Android Debug Bridge) sur l’ordinateur. Répondez par Y à toutes les questions de l’assistant, puis validez par Entrée.

Récupérez ensuite les pilotes de périphériques Android. Puis, sur le mobile, autorisez le débogage USB depuis l’écran Système, Options développeurs des paramètres. Si cette rubrique n’apparaît pas, vous devrez appuyer sept fois sur Numéro de build dans Système, À propos du téléphone.

Désactivez les applications de votre choix

Recherchez et lancez l’outil Invite de commandes de Windows en mode Administrateur. Vérifiez que l’appareil est bien déverrouillé et tapez la commande
adb shell. Validez par Entrée.

Saisissez ensuite pm list packages -e. Le répertoire des applications s’affiche à l’écran. Notez le nom des éléments que vous souhaitez faire disparaître. Utilisez ensuite la commande pm hide suivie du nom de l’application.



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lundi 20 avril 2020

Regardez gratuitement les meilleurs documentaires de Netflix

Pour ceux qui ne seraient pas encore au courant, Netflix propose gratuitement quelques-uns de ses documentaires en production originale sur YouTube.

Enfin, je dis quelques-uns, mais il y en a quand même 34 (dont des courts métrages) : des épisodes de leur série « Our planet », « Babies » mais aussi « Explained » ou encore « Abstract ».

Sans oublier des documentaires comme « The White Helmets » sur les soignants en Syrie, ou encore « 13th », un documentaire sur le système carcéral américain.

De quoi contempler notre magnifique planète et notre société humaine, une dernière fois, depuis chez soi bien sûr.



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Comment installer sa propre suite bureautique dans le cloud

Vous êtes inquiets ou lassés des suites bureautiques et d'outils en ligne traditionnelles ? Vous l'ignorez peut-être, mais ce n'est pas compliqué d'installer un cloud et une suite bureautique dans le cloud sur son propre serveur. Voici comment procéder, en dix minutes chrono.

Vous êtes employé dans une entreprise, et cela fait un mois que vous êtes au régime télétravail. Entre deux conf calls en pyjama sous le regard de votre chat ravi de la situation, vous rédigez des documents et remplissez des tableurs dans le cloud de votre boîte pour les mettre à disposition de vos collègues. Enfin, quand vous dites « le cloud de votre boîte », c’est bien entendu une façon de parler.

Car la vie où les documents les plus sensibles de votre entreprise étaient gardés bien au chaud dans des armoires sous clé et dans des ordinateurs de bureau est terminée. Toutes les feuilles de route, les graphiques de projet, les archives comptables sont maintenant stockés sur les serveurs d’un géant probablement californien — Microsoft, Amazon ou Google, pour citer les trois plus grand acteurs du secteur.

L'interface d'accueil de OnlyOffice.
L’interface d’accueil de OnlyOffice, la solution que nous allons utiliser pour mettre en place une suite bureautique dans le Cloud.

L’expression est désormais bien connue : « le cloud n’existe pas, ce n’est que l’ordinateur de quelqu’un d’autre  ». Mais il est possible en 2020 que cet ordinateur, ce soit le vôtre. En d’autres termes, des données hébergées dans un espace que vous maîtrisez, tout en profitant de la polyvalence du cloud.

Comment installer un cloud…

Une nuit noire est tombée. Vous sortez de chez vous à pas de loup et vous faufilez en direction des bureaux de votre entreprise, en vous fondant parmi les ombres. Les distances fondent comme par magie grâce à votre énergie de superhéros. Une fois au pied du bâtiment, vous crochetez une porte dérobée avec une épingle à cheveux, puis pénétrez à l’intérieur.

Tel un fantôme armé de la lampe-torche de votre smartphone, vous passez dans cet open space familier et vous vous rendez dans le local informatique. Dans l’enchevêtrement de câbles, vous trouvez un beau serveur inutilisé. Vous réveillez la bête, clignotante et crépitante, qui par chance tourne sous Ubuntu Server. Un autre système d’exploitation Linux pour serveur, comme OpenSUSE ou Fedora, aurait d’ailleurs pu faire l’affaire.

Vous jetez un coup d’œil à votre smartphone, ouvert sur la page d’installation de OnlyOffice. Cette startup basée en Lettonie propose une suite bureautique en ligne à héberger soi-même, sur ses propres serveurs, avec tous les outils dont une entreprise a besoin. En plus des offres software-as-a-service avec abonnement, OnlyOffice existe en version libre et open source sous licence GNU.

C’est ce OnlyOffice Community Edition que vous allez mettre en place. Ce n’est pas très compliqué à installer, vous avez simplement besoin d’un ordinateur, d’un serveur et de la nuit comme alliée.

Vous ouvrez un terminal dans le serveur et tapez la commande « wget https://ift.tt/2RSbcR4 » pour télécharger le fichier d’installation. Cela ne prend que trente secondes.

Le téléchargement du fichier d’installation.

Normalement, OnlyOffice vient avec un « Mail Server » associé à un nom de domaine DNS. Autrement dit : il est possible d’associer les services d’OnlyOffice installés sur le serveur à une adresse Web que les employés n’ont qu’à taper pour accéder à la suite bureautique ou l’outil de CRM, par exemple.

Pour les besoins de votre petite démonstration, ce n’est pas nécessaire. Vous sautez donc cette étape et installez directement : « bash opensource-install.sh -ims false ».

Quand le terminal demande s’il faut installer avec Docker, il faut répondre « Y » pour « yes ».
Les lignes qui s’affichent pendant l’installation.

Après avoir tapé « Y » pour dire yes aux quelques questions de routine posées par le terminal, des lignes en caractères alphanumériques défilent sur l’écran. Puis quelque cinq minutes plus tard s’affiche la phrase « Thank you for installing ONLYOFFICE ». C’est déjà fini, le serveur est déjà configuré de son côté. Qui a dit que Linux était complexe ?

Vous laissez le serveur tourner (c’est le principe !) et notez son adresse IP, une suite de chiffres du type « 123.xxx.xx.xx » qui vous permettra de vous rendre sur le serveur à partir de n’importe quel navigateur web. Vous sortez votre ordinateur portable de votre sac, le connectez au Wi-Fi, et tapez cette adresse IP dans la barre d’adresse. OnlyOffice apparaît.

Dernière étape de configuration.

Un panneau se lance pour une dernière petite étape de configuration logicielle : il faut indiquer sa langue et son fuseau horaire, choisir un mot de passe et renseigner son adresse mail. Cela permet de créer votre compte administrateur sur le serveur.

Une fois ces dernières étapes passées, OnlyOffice est prêt à être utilisé. Un enfant de 5 ans élevé par un libriste aurait tout à fait pu le faire à votre place.

… et faire tourner une entreprise en ligne

En tant qu’administrateur, vous pouvez créer des profils utilisateurs et inviter d’autres personnes en leur envoyant un email. Celles-ci peuvent alors se rendre sur l’adresse du serveur et s’identifier dans OnlyOffice grâce au mot de passe qu’elles auront défini. Le logiciel regroupe à lui seul à peu près tous les outils dont peut avoir besoin une PME, ou même une entreprise plus grosse.

À commencer par l’indispensable triade de l’éditeur de texte, du tableur et des diapositives qui reprend les codes bien éprouvés d’un Microsoft Office tout en permettant la collaboration. Il faut d’ailleurs noter que la suite bureautique d’OnlyOffice est capable de lire, de modifier et d’enregistrer dans la majorité des types de formats de documents du moment : docx, xlsx, odt, csv, pdf, etc.

Le tableur…

Les documents peuvent aisément être rangés dans des dossiers, associés à des projets, ou partagés avec d’autres utilisateurs. Il faut se l’avouer, c’est nettement plus élégant que les solutions en ligne d’usage actuellement.

… le traitement de texte…

Parmi les outils plus spécifiques au monde de l’entreprise, on retrouve tout le nécessaire du chef de projet, avec diagrammes de Gantt et rapports générés automatiquement. Idem pour les relations clients, la gestion des contacts, le suivi des ventes et les factures. C’est intuitif à utiliser, même pour un néophyte qui travaillerait par exemple dans une association.

… et les diapositives.

Côté communication, plus besoin de Slack : une messagerie instantanée basée sur Jabber est intégrée, de même qu’un client d’email (pour lequel Mail Server doit avoir été installé). Le logiciel fournit de quoi publier des billets de blog internes, des événements, et effectuer des sondages. Une fonction calendrier permet de résumer le tout.

L’interface où vous pouvez visionner et ranger vos documents.

La version libre Community Edition permet de découvrir toutes les fonctions du logiciel et supporte jusqu’à 20 connexions simultanées. OnlyOffice se décline également en trois offres Enterprise Edition par abonnement, avec support technique inclus, service de backup, et jusqu’à 200 connexions simultanées. Un nombre qui peut être étendu au-delà de 200 en fonction des demandes et des besoins de votre entreprise.

Votre escapade nocturne super-héroïque est terminée. Il ne reste plus qu’à attendre que le jour se lève et convaincre votre hiérarchie d’adopter officiellement OnlyOffice.

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